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Date de création : 02.09.2014
Dernière mise à jour : 05.09.2020
27 articles


MON ANNEE 1968

Publié le 14/03/2018 à 16:29 par lenouveaublogdemylene Tags : moi monde roman france femme société travail sur paris femmes fille jeune afrique voyage chevaux pensée sexe chiens

MONANNEE 68¨

Ce matin j’arrive trop tard pour écouter Daniel Cohn Bendit sur France Inter. Tant pis ! De toutes façons je doute que ce nouveau supporter du football ait encore quelque chose de commun avec moi. Mais peu après c’est Maxime Le Forestier qui vient me consoler : il n’a pas changé et je me retrouve avec lui dans cette année 1968 que j’ai pourtant vécu à rebours de tout le monde.

 Plus qu’avec les gens de mon âge, j’étais alors déjà plus en harmonie avec  la génération qui allait batifoler dans tout le quartier latin de Paris à coups de slogans, de chansons et de pavés arrachés .

Après trois ans passés en Afrique, j’avais retrouvé à Paris une ambiance différente sans que je sache très bien en quoi. De toutes façons il fallait d’abord  découvrir un travail qui me conviendrait. C’était fait :  pendant quelques mois  j’avais occupé un poste de documentaliste auprès d’une femme de choc, une des premières féministes française, Louise Weiss, qui me régalait de ses souvenirs de la troisième république dont elle avait connu la plupart des chefs et des députés  solidement obtus à l’égard des droits des femmes .  Ca ne s’était pas tellement arrangé depuis, comme j’allais bientôt le constater.  Au bout de 5 mois de bons et loyaux services, une équipe hospitalière décide après quelques hésitations qu’il faut m’opérer d’un cancer qui s’apprête d’après eux à me foudroyer s’ils n’interviennent pas tout de suite. Huit jours après j’entre à l’hôpital. Mon abandon de poste a été mal pris par Louise Weiss. Non seulement j’apprendrai que  j’ai probablement été opérée – et mutilée - pour rien mais que je suis licenciée et  que je n’ai pas droit au chomage après seulement cinq mois de travail. Il  me faudra un an pour retrouver un emploi, et un emploi pour lequel je n’ai aucune qualification.. Dans une société qui regoupe  une dizaine de revues, les sujets traités sont à ce point hors de mes compétences que je suis bien heureuse quand on me propose quand même un poste dans le service fabrication. Malheureusement si je ne sais  rien des courses de chiens ou de chevaux, de l’ornithologie, de la chasse à courre ou des collections d’armes en tous genres dont il est question, je ne sais pas plus comment on corrige les textes avant publication avec des signes typographiques que j’ignore ou comment on insère ces fichus textes une fois corrigés dans une maquette dont je ne connais pas les finesses .Je ne sais pas davantage dans quel guépier je me fourre. Je le devine vite quand le patron pour m’engager me fait passer un test consistant à chronométrer le temps que je vais mettre pour  ne pas être capable de repérer toutes les erreurs à corriger. Ce patron est un ancien officier de cavalerie qui vit moralement la cravache à la main. Il a d’ailleurs épousé une ancienne employée qui continue à vivre dans la terreur et à travailler probablement sans salaire. Pourquoi diable m’embauche-t-il ? Probablement parce qu’il adore faire régner la terreur et  n’a pas mis 5 minutes à repérer à quel point j’étais paniquée à la pensée de devoir chercher encore un travail quelconque.. Donc il m’embauche, malgré mon score  désastreux et me jette dans les pattes du chef du service fabrication qui est aussi nul que moi  à son poste.  Mais j’ai un avantage sérieux sur lui : je ne rougis pas de ne pas savoir ce que je ne sais pas et j’ose demander à la troisième personne du service, une très jeune femme qui, elle, sait tout ce que nous devrions savoir, mais qui ne peut être chef de  service ….à cause de son âge tendre et de son sexe . L’hurluberlu, lui, ne peut se permettre de ne pas savoir ce qu’il ne sait pas, commande des manoeuvres idiotes, en l’occurrence à moi qui vais me trouver bientôt dans l’obligation de refuser l’impossible et vais devenir son souffre-douleur : quand il lui prend la fantaisie de chanter ou de nous raconter une anecdote qu’il est le seul à trouver drole, je dois m’arrêter de travailler pour l’écouter, les bras croisés.

J’ai vécu hors temps les trois mois d’essai dans ce  bagne. Côté sérieux, j’absorbais beaucoup de choses sur le plan technique, côté révolution,  je changeais de monde sans trop le savoir. En fin de journée, je sortais à moitié abrutie de ce paradis des « travailleurs, travailleuses », je traversais le Luxembourg,    et  faisais irruption dans le champ de bataille,  où résonnaient les clameurs d’une jeunesse  hurlant : " II est interdit d’interdire »  « sous les pavés, la plage » « CRS SS » ce qui me surprenait: j’avais vu les vrais SS.

Ma fille commençait des études de médecine et à la Fac faisait  connaissance avec un machisme certain. Mais  mon fils lui, jetait au vent l’espoir d’un bac qui lui souriait beaucoup moins que  LE voyage dont parlaient tous ses copains.

 Et moi, ballotée de droite et de gauche, entrela réalité et les ilusions, je savais quelle que soit la suite des évènements, que j’étais « autre », définitivement « autre »

Commentaires (1)

Delarasse Daniel le 09/04/2018
Très bien , j'aime beaucoup....J'avais 18 ans....!!!!


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